Accéder au contenu principal

Moment de bravoure

C’est venu, simplement. Il y n’y a pas si longtemps, je crois, et pourtant, les souvenirs remontent à la surface et éclatent bêtement, comme des bulles pleines de vide, lorsque je tente de me remémorer la genèse de cette décision. 

Qu’est-ce qui a bien pu m’inciter à me lancer dans l’écriture d’un roman ? A l’évidence, j’ai du me griser du succès de ce blog, démarré il y a pourtant si peu de temps. Succès mesuré à l’aune d’un critère que j’énonce crânement, quand on le penserait inavouable : ma seule et entière appréciation. Folie ! On post, on laisse décanter, on revient quelques semaines plus tard, on se relit, et on y trouve du plaisir. On est proche de la suffisance, on s’y love confortablement, car on a pas souvent l’occasion de se reconnaître un mérite. La chimère est belle, elle nous tend un miroir. La vanité reste le pêché préféré de l’Associé du diable. 

Il y a eu cette envie d’aller plus loin, voir si l’on est capable. Le seuil a été franchi, et le plaisir est intact. Pour le moment … Je ne sais pas dire si tout cela atterrira un jour. L’exercice est diablement plus complexe que la tenue d’un blog de boomer. Ce qui est sûr, c’est qu’il accapare toutes mes ressources et que l’activité du blog risque d’en souffrir pour les 5647 prochaines années.

Fun fact : le narrateur du roman tient un blog. L’imagination n’est pas ma qualité première. Nous serons peu nombreux, heureusement, à déceler la supercherie d’un récit par trop autobiographique. Je pourrais, en miroir, profiter de cette aventure et conter en ces lieux la réalité, les angoisses, de l’écriture d’un premier roman. J’aime l’idée d’obtenir deux saveurs en pressant le même fruit. Mais le temps risque de manquer. J’espère tout de même pouvoir revenir ici de temps en temps, ne serait-ce que dans un souci d’hygiène. Je trouve l’idée d’un blog de vieux attachante : même si le talent manque, on compatit. L’étirer à l’envie pour en faire un roman relèverait du mauvais goût.